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Obligations de lien de parenté pour une femme abandonnée par sa mère

Question

Assalam alaikoum,Ma mère m'a abandonnée mes frères et moi il y a maintenant dix ans. Nous n'avons pas eu de nouvelles depuis et j'ai été remise à mon père adoptif (le père biologique de mes frères dont je porte le nom depuis ma naissance). Sachant que ma mère m'a abandonnée, serais-je punie par Dieu concernant la rupture de lien de parenté ?Et mon père adoptif non-musulman ais-je des obligations de lien de parenté avec lui ?Je vous remercie

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Votre mère a commis une erreur en vous abandonnant vous et vos frères et s’il y a ici rupture des liens de parenté, elle provient d’elle, mais elle peut très bien avoir eu une raison de le faire. La règle de base est donc de penser du bien d’elle et des musulmans en général – si elle était musulmane –. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « O vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. […] » (Coran 49/12). Or, la mère est sans aucun doute la première personne de laquelle on doit penser du bien.

Rien de ce que vous avez dit n’indique que vous ayez rompu vos liens de parenté. Ne vous en faites donc pas et ne prêtez aucune attention à ces préoccupations, mais attelez-vous plutôt à évoquer Allah. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l'évocation d'Allah. N'est-ce point par l'évocation d'Allah que se tranquillisent les cœurs ? » (Coran 13/28)

Multipliez également les invocations en implorant votre Seigneur de vous permettre de retrouver votre mère.

Le fait qu’elle vous ait abandonnée ne vous décharge en rien de votre devoir de bienfaisance envers elle. Empressez-vous donc d’essayer de savoir où elle se trouve et de faire preuve de bienfaisance envers elle dans la mesure de vos capacités, car la bienfaisance fait partie des meilleures œuvres, par lesquelles on se rapproche le plus d’Allah.

L’adoption est une pratique de l’époque préislamique que l’Islam a abrogée et elle n’implique aucune des choses qu’impliquent les droits biologiques comme la filiation, le statut de mahram, les droits d’héritage et le maintien des liens de parenté obligatoires. Les proches parents sont ceux avec qui l’on a un lien de sang comme les parents, les enfants et les frères et sœurs. Il n’existe donc aucun devoir de maintien des liens de parenté entre un enfant adopté et ses parents adoptifs.

Si cet homme était marié à votre mère et que leur mariage était valide, vous êtes donc sa belle-fille et il fait partie de vos marhams avec qui vous avez le droit de vous isoler sauf si vous doutez quant à ses intentions envers vous. Dans ce cas, vous devez alors vous comporter avec lui comme avec un étranger. Al-Sarakhsî al-Hanafî a dit : « Le mahram peut être libre ou esclave, musulman ou mécréant, car toute personne ayant une religion protège les femmes dont il est mahram sauf le mazdéen, car ce dernier considère les femmes dont il est le mahram comme licites en mariage et rien ne l’empêche donc de les désirer. C’est pourquoi il est interdit de voyager accompagnée de ce dernier ou encore de s’isoler avec lui. » (Al-Mabsût)

Al-Hâfizh a dit : « La définition du mahram selon les oulémas désigne la personne avec qui il est définitivement interdit de se marier pour une raison approuvée par l’Islam, en vertu de la présence de liens de consanguinité, d'alliance ou d'allaitement avec elle. Ainsi, le terme "définitivement" exclut de cela la belle-sœur et la tante de sa femme ; les termes "pour une raison approuvée par l’Islam" excluent de cela la mère ou la fille de la femme avec qui un homme a un rapport charnel par erreur (en pensant que cela lui était licite) ; et les termes "en vertu de la présence de liens de consanguinité, d'alliance ou d'allaitement avec cette personne" excluent de cela la femme dite mulâ’ana (lorsque le mari accuse sa femme d’adultère et que s’ensuit une demande de malédiction). L’imam Ahmad a exclu également des mahrams le père juif ou chrétien d’une fille musulmane. Il dit : "Il ne fait pas partie de ses marhams en raison du fait qu’il pourrait corrompre la religion de cette dernière en s’isolant avec elle." » (Al-Fath)

Enfin, si vous n’êtes pas mariée, nous vous conseillons de chercher à vous marier avec un homme pieux qui préservera votre vertu et votre religion.

Et Allah sait mieux.

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