Expert-comptable

13-2-2024 | IslamWeb

Question:

Salamu Alaykom,
Actuellement, je travaille en tant qu'expert-comptable au sein d'un cabinet d'expertise comptable, et parfois je me trouve face à des situations qui soulèvent des questions quant à leur conformité avec les principes religieux. Certains de nos clients, dont l'activité est considérée comme "halal," contractent des prêts bancaires pour obtenir un soutien financier, que ce soit pour résoudre des problèmes de trésorerie ou pour des investissements, etc... Il arrive que ces clients contractent ces emprunts sans nous consulter, voire sur les conseils d'autres experts-comptables. Je m'abstiens personnellement de recommander ce type de financement à mes clients pour des raisons religieuses. Cependant, il m'arrive d'attester ou de valider des comptes contenant des intérêts bancaires résultant de ces emprunts.D'autre part, certains de nos clients exercent des activités considérées comme "haram," telles que la vente d'alcool dans des restaurants, la production de vin ou la gestion de bureaux de tabac, etc... Il m'arrive également d'attester ou de valider les comptes de ces entreprises.J'aimerais obtenir des éclaircissements sur les questions suivantes :
1. Est-il permis d'un point de vue religieux de comptabiliser, d'attester ou de valider des comptes comportant des intérêts bancaires ou des comptes d'entreprises dont l'activité est "haram" ?
2. Le cabinet dans lequel je travaille me propose de devenir associé. Puis-je accepter cette proposition alors que le cabinet contracte des emprunts bancaires pour investir et se développer ?
3. Si je deviens associé, je pourrais percevoir des dividendes liés aux résultats du cabinet. Est-il permis d'accepter ces dividendes sachant que certains clients du groupe ont des activités "haram" ?
BarakAllahou fik

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Statuer sur le métier de comptable dans ce genre de société en affirmant que cela est absolument interdit ou permis pose plusieurs problématiques. La question est complexe et nécessite des recherches. Aussi, de façon générale, nous disons que vous connaissez mieux que quiconque votre travail. Il n’est pas permis, dans le cadre de votre travail, de contribuer à l’usure et le faciliter. Ceci en raison de la portée générale du verset suivant :
« Aidez-vous plutôt les uns les autres à pratiquer la vertu et la piété, ne vous aidez pas à commettre le péché et à transgresser. Craignez Allah dont le châtiment est terrible. » (Coran 5/2).
Pour ce qui est de vous associer au propriétaire de la société, le statut dépend de la nature de l’activité de la société ou du contrat d’association que vous allez signer avec son propriétaire. Si, parmi les activités de la société, celle-ci a recourt à des emprunts usuraires ou des investissements dans ce qui est interdit, alors il n’est initialement pas permis d’y être associé. Mais si ce n’est pas le cas alors il n’y a pas de mal à s’associer, même si certains savants considèrent qu’il soit réprimandable de s’associer avec une personne qui ne s’efforce pas de se prémunir de ce qui est interdit de peur que ce dernier entache son associé de ce qui est interdit.
Dans tous les cas, il est illicite aux associés de percevoir des salaires et des bénéfices en contrepartie de services interdits et il est obligatoire de s’en débarrasser en les dépensant dans diverses activités de bien et d’utilité publique.

Et Allah sait mieux.

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