Un défunt laisse sa femme et des proches parents utérins (dhawu al-arham)

15-10-2017 | IslamWeb

Question:

Assalam alaykoum,Veuillez calculer l'héritage selon les informations suivantes : -Est-ce que la personne décédée avait des proches de sexe féminin qui ont droit à l'héritage ? : (Epouse (femme)) Nombre 1 Mon grand-père est mort en laissant un testament ordonnant de distribuer diverses aumônes : une somme d'argent aux enfants de son épouse, orphelins de père et ses enfants de lait, une somme pour la mosquée et une somme à donner aux pauvres. La totalité des aumônes représente 1/10 environ de l'héritage. - Information concernant les dettes de la personne décédée : (Zakat non payée) - Informations complémentaires : : Mes oncles sont tous morts avant lui, de même que ma mère. Mon grand-père a fait des recherches généalogiques car il aimait partager ses biens avec ses parents, même éloignés et échanger des cadeaux avec eux.Nous savons donc qu'il n'y a pas de parent par les hommes, puisque son arrière-grand-père était un enfant sans père légal. Les seuls agnats vivants sont des cousines très éloignées et leurs enfants. J'ai essayé de contacter un centre islamique, mais j'ai eu deux réponses, soit qu'il fallait donner le reste de l'héritage au trésor public, soit le donner aux plus proches parents.Je sais que l'épouse a droit à un quart, puisqu'il n'y a pas de descendance héritière, que je dois payer la zakat non acquittée par mon grand-père à cause de sa maladie, et qu'il faut distribuer les aumônes, mais que faire du reste de l'héritage ? Nous sommes en France, il n'y a pas de trésor public islamique. Faut-il le donner à la mosquée ? A l'épouse ? A l'Etat français ? Les plus proches parents de mon grand-père du côté paternel sont des cousines (arrières petites filles de son propre grand-père), et du côté maternel sont deux cousines germaines, filles de son oncle paternel).Ma mère a donné naissance à trois filles, et à un fils qui est mort en laissant deux fils. Mon grand-père pensait que ma mère lui survivrait, mais elle est morte quelques mois avant lui.Il faut aussi que vous sachiez que je suis une jeune femme, responsable de mes sœurs et de mes neveux qui sont tous très jeunes. Je n'ai pas de mahram en âge de m'accompagner jusqu'à un centre islamique, et j'ai besoin de conseils. Je dois aussi prendre soin de l'épouse de mon grand-père, qui est malade, et de ses enfants. J'espère avoir été claire, et j'ai vraiment besoin des conseils des cheikhs et des savants, car je suis perdue dans la complexité des règles.Qu'Allah, exalté soit-il, vous accorde la meilleure des récompenses.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Qu'Allah vous récompense pour l'intérêt que vous portez à vous informer du verdict de la Charia à ce sujet. Nous allons vous répondre selon les points suivants :

Premièrement, il est interdit de donner ce qui reste de l'héritage au gouvernement français après avoir exécuté le testament et donné à la veuve du défunt sa part de l'héritage. En effet, le Trésor public français n’est pas le Trésor public des musulmans.

Deuxièmement, il faut s'assurer qu'aucun autre héritier direct ou agnat n'existe. Or, il est connu que les héritiers sont au nombre de 15 et que les héritières sont au nombre de 10, comme nous l’avons précisé sur la liste des héritiers à partir de laquelle vous avez entré votre question.

Troisièmement, si la situation est telle que vous l'avez décrite et que votre grand-père n'a aucun autre héritier à fard ou héritier ‘asab (agnat) - hormis sa femme - alors, le reste de son héritage revient, après avoir donné à sa femme sa part, à dhawu al-arham (héritiers par l'utérus) selon l'avis stipulant cela et que nous adoptons. Les dhawu al-arham (héritiers par l'utérus) désignent les parents utérins qui ne sont ni des héritiers à fard ni des héritiers ‘asab, comme les enfants des filles et les prères ou grands-pères du côté maternelle.

Quatrièmement, la majorité des savants dit que les dhawu al-arham héritent du défunt n'ayant ni des héritiers à fard ni des héritiers ‘asab, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« [...] Cependant ceux qui sont liés par la parenté utérine (dhawu al-arham) ont priorité les uns envers les autres, d'après le Livre d'Allah. [...] » (Coran 8/75)

Et car le Prophète () a dit : « L'oncle maternel est un héritier de celui qui n'a pas d'héritier. » (Ahmad, al-Tirmidhî : Hasan)

Cinquièmement, concernant la manière dont les dhawu al-arham héritent, cela se fait en leur donnant la part du plus proche héritier du défunt lié à eux, sans différence aucune entre les mâles et les femelles, la part du mâle étant la même que celle de la femelle, car ils héritent par lien de parenté utérine et que mâle et femelle sont donc égaux dans cela comme pour les enfants de la mère à propos desquels Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] tous alors participeront au tiers, [...] » (Coran 4/12)

Sixièmement, il est obligatoire de dénombrer les proches par parenté utérine de manière non équivoque, car ils ont de nombreuses ramifications qui peuvent être réparties en quatre sections : les descendants, les ascendants, les descendants des deux parents et les descendants des grands-pères et grand-mères.

Septièmement, d'après ce que nous avons compris de votre question, les seuls proches par parenté utérine de votre grand-père sont les suivants :

1) 3 filles d'une fille.

2) 2 fils du fils d'une fille.

3) les filles de l’oncle paternel du père.

4) 2 filles d'un oncle maternel.

Huitièmement, en supposant que votre grand-père n'a laissé que les proches parents susmentionnés, chacun d'eux perçoit alors la part de l'héritage de l'héritier de votre grand-père le plus proche de lui.

Les filles de sa fille perçoivent donc la moitié de son héritage, car telle était la part de sa fille.

Les deux filles de son oncle maternel perçoivent un sixième de l'héritage qui était la part de la mère, car l'oncle maternel prend la place de la mère.

Enfin, les filles de l'oncle paternel du père perçoivent le reste de l'héritage qui est la part de l'oncle paternel. Chacune d'elle perçoit une part égale aux autres, en supposant qu'elles aient toutes le même degré de parenté.

Cela revient à partager l'héritage comme si votre grand-père était décédé en laissant derrière lui une fille, sa mère et l’oncle paternel de son père. L'héritage doit donc être divisé, après exécution du testament et après que sa femme a perçu sa part, en 6 parts partagées comme suit : les filles de sa fille en perçoivent la moitié, c'est-à-dire 3 parts qu'elles se partagent équitablement ; les deux filles de son oncle maternel en perçoivent un sixième, c'est-à-dire 1 part qu'elles se partagent équitablement ; et les filles de son oncle paternel en perçoivent le reste, c'est-à-dire 2 parts qu'elles se partagent équitablement.

Enfin, les deux fils du fils de la fille ne perçoivent rien, car ils en sont privés par la présence des filles de la fille. En effet, ils sont associés avec elles dans le lien de parenté, et les filles sont plus proches du défunt.

Neuvièmement et dernièrement, il est obligatoire de s'acquitter de la Zakât dont ne s'est pas acquitté le défunt de son vivant, car il s'agit d'une dette à sa charge, puis d’exécuter le testament tant qu’il ne dépasse pas le tiers de l'héritage avant le partage entre la femme et les proches.
Ne négligez donc pas ces deux choses, car Allah n'a rien donné aux héritiers avant l'exécution d'un testament et le remboursement des dettes. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] après exécution du testament qu'il aurait fait ou paiement d'une dette. [...] » (Coran 4/11)

Et Allah sait mieux.

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