Mariage non consommé : la femme hérite-t-elle de son mari décédé ?

30-3-2016 | IslamWeb

Question:

Salam alaykoum,Ma question est relative aux règles de succession.J’ai perdu mon frère dans un accident de voiture le 30 août 2012.Il s'est marié civilement et religieusement en Algérie en novembre 2011 mais la fête du mariage (la nuit de noce) ne devait se tenir que lorsque son épouse aurait obtenu son visa pour le rejoindre en France.Ma question est de savoir si sa femme hérite de ses biens ou pas dans le cas où le mariage n'a jamais été consommé.Les héritiers :Père, mère, épouse (suivant votre réponse), 3 frères et 4 sœurs.Combien de part chacun ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Tout d'abord, nous implorons Allah, exalté soit-Il, de faire miséricorde à votre frère et de lui pardonner ainsi que de vous alléger cette épreuve et d'augmenter votre récompense.
Ensuite, si votre frère avait contracté le mariage avec sa femme dans le respect des règles, des piliers et des conditions du mariage islamiques, mais sans avoir consommé son mariage avec elle, cette dernière hérite alors de lui tout comme pour la femme avec qui le mariage a été consommé, sans différence aucune entre elles dans le domaine de l'héritage. Le livre intitulé al-Mughnî mentionne :

« Il n'existe aucune différence du point de vue de l'héritage du conjoint selon que le mariage a été consommé ou pas, et cela, en raison du sens général du verset ainsi qu'en raison du fait que le Prophète () permit à Burû' bint Wâchiq d’hériter de son mari alors que ce dernier était décédé avant d'avoir consommé leur mariage et sans lui avoir assigné de dot. De plus, le mariage est correct et valide et autorise ainsi l'héritage du conjoint tout comme après sa consommation ».

Par ailleurs, si votre frère n'a laissé d'autre héritier que ceux mentionnés, le partage de l'héritage s'opère alors de la manière suivante :

La femme en perçoit le quart en raison de l'absence de descendance héritière. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] Et à elles un quart de ce que vous laissez, si vous n'avez pas d'enfant. [...] » (Coran 4/12).

La mère en perçoit le sixième en raison de la présence de plusieurs frères. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] Mais s'il a des frères, à la mère alors le sixième [...] » (Coran 4/11) Ensuite, le père en perçoit le reliquat, en vertu des droits d'agnation et après avoir donné leur part à sa femme et à sa mère. Quant à ses frères germains et ses sœurs germaines, la présence du père les empêche d'hériter. Ainsi, l'héritage se partage donc en 12 parts : la femme en perçoit le quart, c'est-à-dire trois parts ; la mère en perçoit le sixième, c'est-à-dire deux parts ; et le père en perçoit le reste.

Enfin, nous attirons votre attention sur le fait que les questions d’héritage sont très délicates. Il n'est donc pas possible de se contenter d’une simple fatwa émise par un jurisconsulte en fonction de la question qui lui a été posée. Il faut porter la question devant un tribunal islamique afin que ce dernier l'examine et enquête à son propos. En effet, il se peut qu'un héritier ne soit découvert qu'après recherche ou que les héritiers ignorent l'existence d'un testament, d'une dette ou d'un autre droit. Or, il est connu que toutes ces choses passent avant le droit des héritiers sur l'argent.

Il ne convient donc pas de partager l'héritage sans avoir consulté au préalable un tribunal islamique, s'il en existe un, afin de préserver les intérêts des vivants et des morts.

Et Allah sait mieux.

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