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Accepter les excuses et s’efforcer de réconcilier deux époux est préférable au divorce

Question

J’ai eu un différend avec mon épouse à la maison. Je l’ai humilié avec des propos blessants et je j’ai dépassé les limites en la frappant parce qu’elle levait la voix sur moi et n’avait de cesse de polémiquer.
Je suis sorti de la maison et y suis revenu une heure après mais je ne l’ai pas trouvé. Elle était sortie sans mon autorisation. Je l’ai appelé à plusieurs reprises mais elle ne répondait pas au téléphone. J’étais donc certain qu’elle était allée chez son père. Personne ne m’a appelé. Mon père a envoyé ma mère pour s’enquérir de ses nouvelles auprès de son père.
Elle a demandé le divorce. J’ai envoyé un arbitre de ma famille une première fois puis une deuxième et une troisième fois mais son père campait sur ses positions au sujet du divorce malgré le fait qu’il n’en a même pas discuté avec moi ni ne m’a consulté pour savoir ce qui s’était passé.
Des gens de bien sont intervenus, des hommes et des femmes qui ont procédé à des discussions comme le veut l’usage.
Au cours de cette rencontre il y eu un échange entre moi et mon épouse et elle a évoqué le fait que je l’avais frappé et les préjudices que je lui ai fait subir durant les trois années de notre mariage.
L’une des personnes présentes m’a demandé : ‘’Est-ce que tu l’as frappé et insulté ?’’ Je répondais que oui mais que c’était elle qui m’avait poussé à le faire.
Me concernant, il m’a demandé : ‘’Quel est ton problème ?’’ Ce à quoi je lui dis : ‘’Elle lève sa voix sur moi et sort sans mon autorisation. Mais aujourd’hui je suis venu en ne voulant que du bien et je n’ai jamais eu l’intention de divorcer.’’
Mon épouse est toujours attachée à sa volonté de divorcer par le biais de sa famille. Je me suis rendu à plusieurs reprises chez eux pour préserver la famille tout en reconnaissant mes erreurs mais personne de sa famille ne m’a écouté.
Quels sont mes droits et les siens ?
Je n’ai jamais eu l’intention de divorcer. Chaque fois, je me rends chez ses parents pour la ramener chez elle et je ne vois dans ses yeux que de la détresse.
Je souhaite que vous me donniez une réponse qui me soit utile.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il ne fait aucun doute qu’avoir frappé votre épouse et lui avoir causé du tort s’oppose aux prescriptions d’Allah enjoignant le fidèle de bien se comporter avec son épouse comme Il est dit dans ce verset :
« Veillez, au contraire, à vous comporter convenablement envers vos épouses. » (Coran 4/19).
Dans son ouvrage Ahkâm Al-Qur’ân, au niveau de l’exégèse de ce verset, Al-Jassâss explique : « Allah a enjoint aux époux de se comporter convenablement avec leurs épouses. Ce qui implique de leur donner leur droit pour ce qui est de leur dot, des dépenses alimentaires, des nuitées réparties équitablement avec ses coépouses, de ne pas lui causer du tort par des propos durs, se détourner d’elle, pencher vers une autre, ne pas avoir le visage renfrogné ou la regarder en fronçant les sourcils alors qu’elle n’a rien fait, et tout autre comportement similaire. Ce verset est semblable à celui-ci : « l’épouse peut être reprise de façon convenable ou libérée avec égards » (Coran 2/229). » Fin de citation.
Si elle s’est montrée hautaine avec vous et qu’elle a levé la voix sur vous, qu’elle est sortie de la maison sans votre autorisation, alors effectivement elle a mal agi en se comportant de la sorte. Mais auriez dû remédier à cela avec sagesse et conformément aux prescriptions de la religion pour remédier aux désobéissances de l’épouse.
Vous avez bien fait en agissant dans le but de vous réconcilier et de faire intervenir des arbitres de votre famille et de la sienne. Elle et sa famille auraient dû accepter vos excuses puisque cela est une caractéristique des gens nobles surtout que cette affaire concerne l’unité de la famille.
Dans son ouvrage Madârij Al-Sâlikîn, Ibn Al-Qayyim a dit : « Accepter les excuses de qui les présente signifie que si quelqu’un t’a causé du tort et vient s’en excuser, l’humilité oblige à accepter ses excuses qu’elles soient sincères ou non, et de délaisser ce que recèle son for intérieur à Allah … Le signe de l’honneur et de l’humilité est : si tu constates que ses excuses présentent une faille alors ne le lui reproche pas. » Fin de citation.
Le divorce a, la plupart du temps, des répercussions très néfastes. Surtout si les deux époux ont eu des enfants.
Nous vous recommandons d’œuvrer dans le sens de la réconciliation et ne pas désespérer d’y arriver. Au contraire, sollicitez l’aide d’Allah et ayez une bonne opinion de lui puisqu’il ne déçoit jamais les espoirs de ses serviteurs.
Dans son ouvrage Madârij Al-Sâlikîn, Ibn Al-Qayyim a dit également : « Toutes les fois que le fidèle a une bonne opinion de son Seigneur, bon espoir en Lui et s’en remet à Lui, alors Allah ne décevra jamais les espoirs qu’il a nourris. En effet, Allah ne déçoit pas les espoirs du fidèle ni ne laisse s’échapper la récompense de ceux qui œuvrent dans le bien. » Fin de citation.
C’est bien Allah qui dit :
« A ceux de Mes serviteurs qui t’interrogent sur Moi, réponds que Je suis tout proche, J’exauce quiconque M’invoque sincèrement. Qu’ils suivent donc la voie du salut en se soumettant à Mes commandements et en croyant en Moi. » (Coran 2/186).
Il convient également de solliciter les proches de l’épouse et de sa famille, Allah permettra sûrement à ces derniers de les convaincre.
Pour ce qui est des droits de la femme divorcée, ceux que les oulémas ont expliqués, si le mariage n’a pas été consommé alors la femme a le droit à la moitié de la dot, celle qui a déjà été payée et celle qui a été ajournée. Si le mariage a été consommé alors, en plus d’avoir droit à la totalité de la dot, elle a droit à être logé, aux dépenses quotidiennes durant toute la période de viduité si le divorce est révocable et non définitif puisque dans ce cas elle conserve le statut d’épouse étant donné qu’il est possible que le mari la reprenne en tant qu’épouse durant toute la période de viduité.
En revanche, s’il s’agit d’un divorce irrévocable alors elle n’a pas droit aux dépenses quotidiennes ni au logement sauf si elle est enceinte. Si elle est enceinte, le mari doit assurer ses dépenses quotidiennes jusqu’à ce qu’elle accouche selon le verset :
« Hébergez, dans vos foyers et selon vos moyens, les femmes que vous avez répudiées, sans chercher à leur nuire pour rendre leur séjour insupportable. Si elles sont enceintes, subvenez à leurs besoins jusqu’à l’accouchement. » (Coran 65/6).
Fait aussi partie des droits, le don de quelques biens à l’épouse. L’avis le plus juste de ceux émis par les oulémas sur cette question est que la femme divorcée y a droit, que le mariage ait été consommé ou non, que le divorce soit irrévocable ou non.
Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde a dit : « Il est obligatoire de donner quelques biens à l’épouse divorcée. Cet avis est un de ceux rapportés par Ahmad et c’est ce qu’indique le sens apparent des versets du Coran. Il n’y a rien qui permette d’évaluer la valeur de ces biens de façon précise. Ceci doit être déterminé en fonction de ce que les deux époux conviennent selon les capacités financières du mari, comme le dit le verset :
« Vous ne commettez aucun péché si vous répudiez les femmes avec lesquelles le mariage n’a pas été consommé et auxquelles la dot n’a pas été fixée. Accordez-leur alors - l’homme aisé selon ses moyens et le pauvre selon ses moyens - quelque bien conforme aux usages. C’est là un devoir pour les hommes de bien. » (Coran 2/236).
S’ils s’opposent pour en déterminer la valeur alors ils peuvent soumettre leur cas au cadi pour trancher ce différend.
Et Allah sait mieux.

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