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Un fils espionne son père pour s’assurer de ses suspicions à son égard

Question

J’ai le sentiment que mon père parle avec une femme sans que ma mère ne le sache et je ne veux pas être injuste à son égard. Dois-je suivre ce qu’il fait pour m’en assurer et le conseiller dans le cas où il n’est pas marié avec cette femme de façon à ce qu’il ne continue pas à parler avec elle de façon illicite ?
Je sais bien qu’il est du droit d’un homme de se marier avec une deuxième épouse sans que sa première soit au courant. Dois-je m’assurer que c’est bien le cas pour être sûr que je ne suis pas injuste envers lui en raison de ce que je le suspecte de faire ou dois-je plutôt dissimuler ce qu’il fait, en raison du hadith où le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit : « Allah couvrira, le Jour de la résurrection, les défauts et les péchés de celui qui aura couvert ceux d’un musulman dans ce bas monde. »
Donnez-moi votre avis sur cette question. Qu’Allah vous récompense par un bien.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le musulman ne devrait pas être suspicieux à l’égard de son prochain ni l’espionner ou chercher à déceler ses péchés … Ces comportements sont blâmables. Allah a défendu d’agir ainsi dans son livre et à travers les propos de son messager (). Allah a dit :
« Vous qui croyez ! Evitez d’être trop suspicieux, car certains soupçons sont de véritables péchés. Ne vous espionnez pas les uns les autres ! Et fuyez la médisance ! L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? Non ! Vous en auriez horreur. Craignez donc Allah qui accepte toujours le repentir de Ses serviteurs et qui est Très Miséricordieux. » (Coran 49/12).
Et dans les recueils de Boukhari et Mouslim, d’après Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah () a dit : « Méfiez-vous de la suspicion, car rien n’est plus trompeur que le soupçon, ne vous épiez pas, ne vous espionnez pas, ne vous concurrencez pas et ne vous enviez pas. Ne vous haïssez pas et ne vous fuyez pas les uns les autres, mais soyez, serviteurs d’Allah, des frères comme Il vous l’a ordonné. »
Il a aussi été rapporté un hadith interdisant de s’assurer de ses soupçons. Abd Al-Razzâq rapporte que le Prophète () a dit : « Il y a trois choses auxquelles le musulman n’échappe pas : le mauvais augure, les suspicions et la jalousie. Si tu as un mauvais augure ne t’abstiens pas d’agir. Si tu es jaloux d’une personne ne lui fais pas du mal. Et si tu soupçonnes quelqu’un de faire quelque chose ne cherche pas à confirmer tes soupçons. » Ibn Hajar explique que la chaine de transmission de ce hadith s’interrompt soit au niveau d’un successeur d’un compagnon, ce qui en fait un hadith dit Mursal, soit qu’il manque au moins deux personnes de suite à cette chaine ce qui en fait un hadith dit Mu’dal (ce qui en fait dans les deux cas un hadith faible). Mais il y a un autre hadith qui vient en corroborer le sens. Il s’agit du hadith de Abou Horayra rapporté par Al-Bayhaqî dans Al-Shu’ab.
Aussi, dissimuler les défauts d’un musulman est une obligation si celui-ci n’est pas connu pour être un débauché. Cela fait partie des comportements qu’Allah aime et que la religion encourage, comme cela est mentionné dans les recueils de Boukhari et Mouslim selon Ibn Omar : le Prophète () a dit : « Allah couvrira, le Jour de la résurrection, les défauts et les péchés de celui qui aura couvert ceux d’un musulman dans ce bas monde. »
Cela est d’autant plus avéré si la personne concernée est l’un des deux parents qui sont les personnes le plus en droit de bénéficier de notre bonté et pour lesquelles il faudrait non seulement dissimiler les péchés mais aussi avoir une bonne opinion d’eux …
C’est pour cette raison qu’il ne vous est pas permis de suivre les faits et gestes de votre père et de l’espionner pour confirmer vos impressions ou vos suspicions … Ceci comme il est dit dans le hadith : « Et si tu soupçonnes quelqu’un de faire quelque chose ne cherche pas à confirmer tes soupçons. » Rapporté par Al-Tabrânî dans Al-Kabîr.
Néanmoins, si vous constatez que les agissements de votre père s’opposent à ce que prescrit la religion alors vous devez lui adresser un conseil avec douceur, délicatesse et respect, en toute humilité, comme cela a été enjoint par Allah dans ce verset :
« Garde-toi de leur montrer le moindre signe d’agacement ou de les rudoyer, mais adresse-leur des paroles délicates. Adopte envers eux une attitude pleine d’humilité et de tendresse, et dis : « Veuille, Seigneur, te montrer clément envers eux, comme ils l’ont été envers moi lorsqu’ils m’ont élevé tout petit ! » » (Coran 17/23-24).
Ibn Muflih Al-Hanbalî, un savant Hanbalite – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit dans son livre Al-Adâb Al-Shar’iyya : « Ahmad a dit, selon ce que rapporte de lui Yûsuf ibn Mûssa : « un fidèle peut prescrire le bien et proscrire le mal à ses deux parents. » Et dans la version de Hanbal : « S’il voit son père faire une chose qu’il répugne il doit le lui enseigner sans dureté ni méfait et ne pas employer un ton brusque. Sinon il est mieux de ne pas le faire. En effet, le père n’est pas comme une personne étrangère. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.

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